Hier matin, vers 10 :00, j’ai eu droit à une belle surprise : mon patron est venu nous rendre visite pour la première fois en deux semaines. Je lui avais demandé de m’avertir au moins une journée à l’avance, question de  planifier un peu et de ne rien prévoir d’autre mais bon, on a mis de côté tout le reste et on a passé la journée ensemble. C’était quand même très intéressant…

Après plusieurs rencontres et réunions avec des entrepreneurs locaux et d’autres stagiaires on s’est finalement dirigé vers un dépotoir situé à quelques dizaines de kilomètres d’Adampur, futur site d’enfouissement de notre ville où on essaie de convaincre les entrepreneurs locaux d’investir dans notre projet. Le site est merveilleusement mal situé : en plein milieu de champs de blé aussi jaunes que l’or, dans un petit coin de paradis où les femmes transportent les paniers sur leurs têtes, où les buffles tirent des charrues de blé et où plusieurs familles habitent dans des petites huttes de paille le long des routes. Le trajet était très intéressant et très beau, d’autant plus que nous l’avons fait en moto sur des petits chemins de terre, par un bel après-midi ensoleillé. On était vraiment en campagne! Mais, en plein milieu de cette campagne indienne, le dépotoir.

La campagne du Punab est vraiment belle! (photo prise par un collègue, Alexander Wong)

Malgré son emplacement, tout l’équipement y est pour faire quelque chose de très bien ou à tout le moins quelque chose de beaucoup mieux que de simplement jeter les déchets dans le canal qui limite la frontière sud de la ville. Quand je vous dis que tout y est, tout y est! Camions, bacs géants pour la récupération et le composte, balance pour peser les camions et bâtiments pour l’administration. Il n’y a rien de différent entre cet endroit et le dépotoir (ou les deux sites de récupération) à Sherbrooke. Il ne manque qu’une seule chose : la main d’œuvre. Mais pourquoi donc avoir construit tout ça si personne n’avait l’intention de l’exploiter après? Selon mon patron, la Banque Mondiale finance continuellement de tels projets partout dans les pays en développement. L’argent est donc donné au gouvernement indien pour mener le projet à terme mais une fois qu’il a construit le site il transfert la responsabilité au gouvernement du Punjab, qui la transfert aux autorités du district d’Hoshiarpur. N’ayant pas plus d’argent que les autres paliers gouvernementaux pour garder le projet en vie, la responsabilité est finalement transférée au leader du village où le site d’enfouissement a été construit, qui laisse finalement le site mourir de lui-même. Les compagnies privées viennent de temps en temps pour emprunter les camions ou utiliser la machinerie. À part ça, il ne se passe pas grand-chose. Mais bonne nouvelle : on pense avoir trouvé des investisseurs locaux qui seraient intéressés à relancer le projet avec l’aide des différents paliers gouvernementaux. Parce qu’il existe quand même des fonds pour ce genre de projets… Comme quoi finalement tous les gouvernements se déléguaient les responsabilités, peut-être parce que ce n’était qu’un projet environnemental.

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Ma première pluie à Adampur!

À part les petites gouttes qu’on a eues ce week-end à Mcleod Ganj, je n’avais pas vu de pluie depuis au moins 4 semaines. Ce matin, tous les stagiaires étions un peu comme des enfants au Québec lors de la première bordée de neige! En effet, il pleuvait à plein ciel  ce matin. Il fait également beaucoup moins chaud aujourd’hui. Il ne fait ‘que’ 30 Celsius en ce moment. Ça fait très drôle à dire mais quand ça fait un mois qu’il n’a pas fait moins que 38-39 c’est quasiment frisquet aujourd’hui!

Pas de café mais…

Je m’habitue tranquillement à ne pas prendre mes cinq ou six cafés par jour. Le matin, je les remplace par des jus de bananes (ou oranges, mangues ou ananas) fraîchement pressés dans un petit kiosque tout près de mon bureau. Comme ça prend quelques minutes au jeune d’une quinzaine d’année pour les préparer, il envoie son petit frère de 11-12 ans me les porter dans mon bureau. Vraiment, c’est presque mieux qu’un café!