Ça fait déjà presque deux semaines que je suis en Inde et que je vous parle de plusieurs belles aventures que je vis mais il y a également des moments moins faciles. Beaucoup d’entre vous m’avez envoyé des courriels, des messages Facebook ou tout simplement laissé un commentaire sur le blogue pour me dire à quel point l’Inde semblait fascinante et comment mes textes vous donnaient envie de voyager dans ce pays. Mais il y a également l’envers de la médaille… Vous savez, on est aussi très bien au Québec!

En Inde, c’est très sale. Tout est très poussiéreux. Je ne peux pas me promener pieds nus dans ma maison tellement il y a du sable et de la poussière partout. Et même si on passe un p’tit coup de balai ce n’est pas long que tout est poussiéreux à nouveau. Vous avez vu ma maison de l’extérieur dans mon dernier texte? Très belle vous dites? De l’extérieur, oui. Mais de l’intérieur c’est une toute autre chose : que quelques meubles dans la salle à manger (une table et 4 chaises), pas d’eau chaude (hier soir il n’y avait pas d’eau pantoute!), des pannes d’électricité tous les soirs entre 20 :00 et 22 :00, les moustiques qui entrent par les trous dans les moustiquaires ou par la porte qui ferme mal. Je remarque que toutes les maisons sont pareilles.Et faire mon lavage à la main, dans une petite chaudière, n’est pas mon passe-temps préféré non plus… Je me trouve quand même très chanceux que d’avoir une maison parce que plusieurs indiens dorment dans des tentes le long de la rue principale ou dans les champs.

Au bureau ce n’est pas beaucoup mieux! La toilette est située dans un coin sur le toit de notre bâtiment, sous un toit de tôle soutenu par des murs de briques percés de trous. La porte ferme mal, les araignées et les lézards se promènent sur les murs. Mettons que tu n’prends pas le temps de lire le journal! Mais encore là, je suis chanceux : on a une toilette occidentale et du papier de toilette. Je le précise parce que les indiens ne se servent pas de papier de toilette : ils se servent d’un sceau d’eau placé à côté de la toilette. D’ailleurs, il y en a un à côté de chaque toilette que j’ai visitée.

À Adampur il n’y a que quatre blancs (moi et mes 3 collègues). Plusieurs indiens, pour ne pas dire tous, nous regardent comme si on était des extra-terrestres. Dans la rue, ils nous dévisagent, nous regardant droit dans les yeux, souvent jusqu’à ce qu’ils nous perdent de vue. Les hommes, avec leur air bête, ont un regard très fâché, presque méchant, même s’ils ne le sont pas : c’est vraiment leur regard qui paraît méchant mais quand même, des fois c’est pas plaisant. Les enfants nous regardent avec leurs petits yeux vitreux et affamés, impressionnés par la couleur de notre peau. Et si on a le malheur de porter des bermudas c’est encore pire. Ici, les femmes sont très mal à l’aise de voir nos jambes. Ainsi, personne ne s’aventure en ville les jambes à l’air.

Voilà déjà 2 semaines que je suis en Inde. Ça, ça signifie deux semaines sans eau chaude. Quatorze jours sans manger avec des ustensiles propres et dix (depuis mon arrivée à Adampur) que je n’ai pas dormi sur un matelas (on dort sur des grosses couvertes épaisses).

Je compare un peu cette expérience aux aventures de plein air que j’ai vécues depuis quelques années : quand tu les planifies, c’est excitant, énervant et un peu épeurant. T’as des papillons dans l’estomac. Une fois rendu ‘dedans’, tu souffres et te demandes en tabarouette pourquoi t’es pas resté chez toi, dans ton petit confort! Mais en bout de compte, tu t’y fais et tu réalises que malgré tous ces inconforts c’est ça que tu recherchais : un challenge mental, une épreuve qui te rendra beaucoup plus fort. Donc, je me fais à tous ces petits inconvénients, à ce bruit incessant et à cette saleté; tranquillement je m’habitue à ce qui sera mon train de vie pour les prochains mois.

J’ai une blonde!

Mais vous savez, il y a encore des bons côtés. Hier, un étudiant indien (Prince, je vous ai déjà parlé de lui) m’a raccompagné chez moi. On s’est finalement fait un souper, on a joué aux cartes et on a passé la soirée à discuter de culture indienne. Il m’a entre autre expliqué pourquoi cette jeune indienne m’avait demandé, durant le cours, si j’étais marié et comment je trouvais les femmes indiennes. Je n’étais pas très à l’aise de me faire demander ça devant la classe. Selon lui, plusieurs jeunes femmes indiennes vivent dans des familles très conservatrices et souhaiteraient avoir la chance de marier un occidental pour qu’il la ramène dans son pays. Ainsi, pour les besoins de la cause, je lui ai dit que j’avais une blonde au Canada. Haha… Avez-vous eu peur? 🙂

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J’adore toujours mes nouvelles fonctions, avoir à négocier avec la culture indienne dans mon travail est incroyablement difficile et intéressant. Leur désorganisation me fascine : une petite tâche peut devenir le projet d’une journée complète! Pour l’instant j’adore ça, c’est un défi merveilleux.

Mon travail demande également beaucoup de temps, ces derniers jours je suis arrivé au travail à 6 :45-7 :00 le matin et suis reparti vers 19 :30-20 :00 le soir. J’aurais tout plein d’histoires à vous raconter, il ne me reste qu’à trouver le temps pour les écrire. Entre autre, je dois vous parler de l’environnement et de la pollution. J’ai quelques photos de prises à ce sujet également…

En fin de semaine on s’en va finalement à Amritsar (à moins que je retombe malade!) visiter le Golden Temple et la frontière pakistanaise. On est cinq stagiaires à y aller, ça devrait être une belle fin de semaine!

À bientôt!