Ça fait déjà quelques jours que j’ai envie de parler d’environnement et à chaque jour j’en apprends un peu plus sur le sujet. Aujourd’hui, en classe, on a justement discuté d’environnement : j’ai demandé à mon groupe de quatre élèves s’ils croyaient que les indiens étaient suffisamment soucieux de leur environnement. J’ai été très rassuré de savoir qu’ils étaient unanimes et qu’ils pensaient tous que ce problème n’était pas assez prix au sérieux. Leurs réponses m’ont cependant surprises…

Canal puant que je traverse pour me rendre au travail...

Ça ne fait que dix jours que je suis à Adampur mais déjà j’ai vu des choses horrifiantes et très inquiétantes pour l’avenir de la planète. Par exemple, le petit canal que je traverse tous les jours pour me rendre au travail est tellement rempli de déchets que l’eau n’arrive même plus à passer à travers tous ces débris. À force de tout jeter par-dessus le pont, les habitants d’Adampur ont littéralement créé un barrage sur plusieurs dizaines de mètres. L’odeur y est insupportable et la vue en est tout autant. Tous les matins, lorsque je me rends au travail, il y a des indiens qui fouillent parmi les déchets, à la recherche de nourriture ou de trésors qu’ils pourraient ensuite revendre.

Le dépotoir de la ville n’est guère mieux : tout le monde y jette n’importe quoi (déchets toxiques, piles, etc), ce qui est en train de contaminer le sol. C’est d’autant plus inquiétant puisque ce tas de déchets d’environ 200 mètres carré est pratiquement situé en plein centre de la ville, immédiatement à côté de la station d’autobus… et de notre bureau. Selon mon patron, le sol est tellement contaminé que les entrepreneurs locaux doivent maintenant creuser jusqu’à 80 pieds en profondeur afin de trouver de l’eau potable alors qu’il y a à peine 10 ans on ne creusait que 30 à 40 pieds de profond pour retrouver la même qualité d’eau.

Dépotoir municipal d'Adampur

Déchets sortis des égouts et prêts à être brûlés

Plusieurs indiens ne se servent même pas du dépotoir : en plus de jeter leurs déchets dans le canal, plusieurs marchands brûlent leurs déchets le matin devant leurs commerces. Ainsi, une fois traversé le canal, en arrivant au centre-ville, on peut voir des dizaines de feu de chaque côté de la rue principale. Les odeurs y sont toutes différentes mais toutes aussi désagréables les unes les autres. Devant notre bureau il y a présentement un énorme tas de déchets qui a été retiré des égouts plus tôt dans la journée et qui devrait s’envoler en fumée demain dans la journée…

Mais pour en revenir à mes élèves, comme je disais ils sont unanimes sur le fait que l’environnement n’est pas assez pris au sérieux dans leur pays. Ce qui était surprenant c’est qu’aucun n’a mentionné les situations que je viens de souligner er pourtant ça saute aux yeuz. Malgré leurs préoccupations, ils ont soulevé des problèmes tellement mineurs, tellement moins graves que ceux dont je vous ai parlés, qu’ils m’ont laissé croire que malgré leur sensibilisation ils n’ont vraiment aucune éducation sur le sujet. Par exemple, Honey, celle qui voulait savoir si j’étais marié, a mentionné qu’un des problèmes environnemental de l’Inde, c’est tous ces hommes qui crachent et urinent partout sur la rue principale (oui. Ici, lorsque tu as envie, tu baisses tes culottes et tu fais pipi, peu importe où tu es). Savita, jeune coiffeuse dans un petit salon tout près de mon bureau, croit que les feux d’artifice utilisés lors d’un festival en juillet (une journée) est très néfaste pour l’environnement. Même si ces exemples sont bons, je ne m’attendais vraiment pas à des exemples aussi banals étant donné qu’il y a pire. Tellement pire. Mais quand même : ils sont au courant du problème, reste à les éduquer un petit peu…