Samedi soir dernier, assis sur le toit de ma maison, à ne rien faire d’autre qu’écouter les cris des animaux qui s’entremêlait avec la musique indienne d’un mariage qui avait lieu non loin de chez moi, je suis tombé en amour. Samedi soir dernier, assis sur le toit de ma maison, j’ai réalisé que j’étais en amour avec l’Inde. J’ai réalisé à quel point ce serait difficile de quitter, dans deux mois et demi.
Au début, je comptais les jours qu’il me restait parce que c’était très difficile. Maintenant, je les compte parce que je sens que ça passe beaucoup trop vite. Toutes ces petites choses qui me rendaient fou au début; les coups de klaxon, les gens qui me dévisagent, la saleté, etc., je ne les vois plus. Ce que je vois, depuis deux ou trois semaines, ce sont toutes les belles choses que l’Inde me fait vivre.
Samedi soir dernier, assis sur le toit de ma maison, je ne m’ennuyais plus de mon divan et de mon eau chaude. Sans électricité, après une douche glaciale, je ne pensais plus à ma télé, mon ordi et mon Blackberry. Toutes ces choses superficielles, j’étais heureux de ne pas les avoir avec moi. J’étais assis sur une couverte, à regarder les étoiles et à me répéter à quel point j’étais chanceux de vivre ça.
Je pensais vraiment que ça serait plus difficile que ça, l’Inde. Je m’attendais à ce que les deux semaines d’enfer que j’ai vécues au début s’étireraient sur plusieurs semaines/mois. Je pense encore que quelque chose va arriver qui compliquera les choses. Chaque jour, je me dis que ça ne peut durer ainsi pendant encore deux mois et demi. Présentement, chaque fois que je suis fatigué, épuisé, quelque chose d’intéressant arrive. Hier, par exemple, j’ai passé la journée dans un autre Centre afin de participer à un projet qu’on prévoit lancer à Adampur dans les prochaines semaines. Trop tard pour prendre le bus après, j’ai couché dans ce petit village dans la campagne du Punjab, très profond en Inde. C’était merveilleux. C’est la beauté d’un amour de quatre mois : avant que la lune de miel finisse je devrai quitter et je garderai à tout jamais un beau souvenir de l’Inde.
***
Hier, comme je vous disais, je me suis rendu à Boghpur pour visiter un autre Centre et prendre part à leur after-school program, programme qui consiste à faire des activités avec les jeunes après l’école. Comme je ne fais pas beaucoup de sport depuis mon arrivée, je me disais qu’un peu d’activité physique avec les jeunes ne me ferait pas de tort. Oh boy! C’est pas du tout ce à quoi je m’attendais (je dois absolument arrêter de me faire des attentes)! Alors que je m’attendais à voir une vingtaine de jeunes, à jouer au soccer et au criquet avec eux, ils étaient finalement 80 petits monstres de 5 à 10 ans (on les a compté) à courir et à crier partout. J’ai vraiment passé la première heure à chercher mon souffle et à me demander ce que je faisais ici!
Jennifer et Alexandra, les deux responsables du programme, m’ont vraiment impressionné. Avec l’aide d’un traducteur, elles ont amusé les enfants pendant une heure et demie en les faisant sauter à la corde, dessiner, jouer au soccer et plus encore. En ce qui concerne mes bonnes intentions de lancer un tel programme dans la communauté d’Adampur, ça pourrait peut-être attendre encore deux mois et demi…!
***
Je sais que ça ne peut durer : comme tout amour, l’Inde sera éphémère. Par contre, présentement je suis sur un nuage et je vole très haut dans le ciel, complètement déconnecté de la réalité. Réalité qui m’attend à mon retour le 12 juillet. D’ici là, je n’ai pas une minute à perdre, je dois en profiter!